Leprincipe : une petite cabane en hauteur (Ă  5 ou 10 mĂštres, voire plus pour les acharnĂ©s du vertige), au milieu des Ă©cureuils et des oiseaux, dans laquelle vous pourrez trouver un magnifique petit nid douillet pour savourer votre nuit de Noces en toute intimitĂ©. Aux alentours de 100€ la nuit (avec petit dĂ©jeuner) et un peu plus si Pour la premiĂšre fois, je signe un article sous un pseudo. Par respect pour mon mari, mes enfants, mes parents... Peut-ĂȘtre pour moi aussi, car en relevant ce dĂ©fi, j’ai dĂ©passĂ© mes propres limites. Faire l’amour avec une femme ? Il y a longtemps que j’y pensais, comme beaucoup d’entre nous peut-ĂȘtre. Comment ça fait ? Est-ce vraiment diffĂ©rent d’avec un homme ? De lĂ  Ă  passer Ă  l’acte... L’alibi d’un article pour Marie Claire, c’était parfait. Mais d’abord, il fallait trouver la femme, et ce ne fut pas simple. Je la voulais belle, enfin Ă  mon goĂ»t, et comme mes deux meilleures amies sont plutĂŽt jolies, c’est vers elles que je me suis tout naturellement tournĂ©e. Dis, ça te dirait de passer la nuit avec moi ? C’est pour Marie Claire... » La premiĂšre a Ă©clatĂ© de rire. Et la seconde, qui avait dĂ©jĂ  essayĂ©, a pensĂ© que coucher avec moi gĂącherait Ă  tout jamais notre amitiĂ©. Alors j’ai dĂ» oser. Ma premiĂšre nuit avec une nuit tout mon corps tressaille Jeudi 22 heures Un vigile m’ouvre la porte et me fait signe d’entrer. L’endroit est sombre, pas trĂšs grand. Je m’installe seule Ă  une table. Champagne ! Autour de moi, tout le monde est en bande. Dans l’ensemble, presque des caricatures, sans Ăąge. Curieusement, je ne suis pas mal Ă  l’aise. Des femmes me dĂ©visagent, mais elles m’indiffĂšrent. Pire, elles m’effraient. Trop viriles. Trop nĂ©gligĂ©es... Minuit Toujours parlĂ© Ă  personne. Je suis sur le point de renoncer, quand soudain, au bar, une apparition une trĂšs jolie fille, la trentaine, cheveux mi-longs et sauvages, la peau trĂšs blanche, une grande bouche trĂšs rouge, des yeux clairs maquillĂ©s en noir, un sourire gigantesque. Un corps de princesse dans un look dĂ©jantĂ©. Soudain, je ne me sens plus Ă©trangĂšre. Je ne sais pas si c’est l’effet du champagne mais mon ventre se serre. Je me lance des copains gays m’ont conseillĂ© d’agir cash ». La fille est installĂ©e au bar, je m’approche. Elle se tourne vers moi et me sourit. Frontale, j’attaque Je m’appelle Luna, et je te trouve trĂšs jolie. » Elle rit des yeux, vraiment dĂ©licieuse Moi, c’est Elsa. T’es pas mal non plus, mais je suis prise. D’ailleurs ma nana ne va pas tarder Ă  arriver, et elle est trĂšs jalouse. Dommage... » Je lui glisse que j’aimerais bien la revoir Je te donne mon numĂ©ro ? » Je lui tends un bout de papier avec mon numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone, sur lequel je griffonne Je ne connais pas ce monde des femmes. Tu es la seule qui peut me le faire dĂ©couvrir. Ton couple ne sera pas en pĂ©ril. Passons une nuit ensemble, tu me plais. » Elle plante ses yeux dans les miens. A plus tard... » Deux heures plus tard Effectivement, alors que j’ai regagnĂ© mon lit et ma real life », mon portable vibre. Un SMS Toi aussi, tu me plais. Suis libre demain soir. Tu as mon numĂ©ro, fais-en bon usage. » J’aime le style de cette fille. Toujours pas peur... Le lendemain, je vais droit Ă  l’essentiel Ce soir, hĂŽtel Murano ? 22 heures ? » Elle rĂ©pond d’accord. Presque trop simple... Il me reste quelques heures pour me faire belle, et trouver un alibi pour passer la nuit dehors. Je ne vais quand mĂȘme pas expliquer Ă  mon homme que je pars coucher avec une femme... Vendredi 21 heures Seule au bar du Murano, je m’enivre en douceur. Je prĂ©fĂšre ĂȘtre dans un Ă©tat second... Je porte une jupe, des bas, ma peau est douce et parfumĂ©e, je me sens belle mais bizarre. Comment savoir si je lui plairai ? Difficile d’anticiper le regard d’une femme sur soi quand on ne connaĂźt que celui des hommes. 22 heures SMS Quinze minutes de retard, mais j’arrive. » Je tressaille. Et si je partais ? J’ai tout Ă  coup envie d’un dĂźner en tĂȘte Ă  tĂȘte avec mon homme. Je me raisonne et commande une autre coupe. 22h20 Elle arrive. Encore plus belle qu’hier soir. Talons hauts, jambes nues, une robe portefeuille couleur prune... TrĂšs femme, elle aussi. C’est la premiĂšre fois de ma vie que je trouve une fille dĂ©sirable au point... de vouloir coucher avec elle. Elsa s’installe Ă  cĂŽtĂ© de moi. Elle est drĂŽle et directe. Me raconte qu’elle est chorĂ©graphe, originaire du Poitou, qu’elle a votĂ© SĂ©go et que, parfois, elle s’ennuie Ă  Paris. Moi je lui avoue que je suis journaliste, sans trop m’étendre sur la question. 23 heures Un peu de mal Ă  me concentrer sur la conversation. En fait, j’ai la trouille. Plus Elsa navigue Ă  l’aise, plus je me sens dĂ©calĂ©e. C’est juste une discussion entre filles, mais codĂ©e. Et je n’ai pas les clĂ©s. Une vraie dĂ©butante... pĂ©trie de curiositĂ© et de dĂ©sir pour cette jolie fille qui me drague, mais aussi d’envie de prendre mes jambes Ă  mon cou. Je reste. 23h01 Nous sommes dans l’ascenseur trĂšs sombre, Ă©clairĂ© de quelques paillettes. Elsa s’approche, et vlan, sans un mot, m’embrasse. Ses lĂšvres sont douces. Comme c’est Ă©trange, le contact de cette peau imberbe, cette façon si dĂ©licate de s’y prendre, et ce parfum de fille... J’ai le doit ressentir mon trouble, elle recule, me regarde, lĂ , plaquĂ©e contre la paroi, sourit, et m’embrasse Ă  nouveau. Nous faisons la mĂȘme taille, nos cuisses se frĂŽlent, nos hanches... Pour la premiĂšre fois, je sens des seins contre les miens. Le bas de mon ventre brĂ»le. D’instinct, ma main se glisse Ă  l’intĂ©rieur de sa cuisse. Du satin... Elsa passe la sienne sous mon chemisier, saisit la pointe de mes seins, tout mon corps frissonne. Comme si c’était la toute premiĂšre fois. Laisse-toi aller », me susurre Elsa Ă  l’oreille, comme si elle sentait mes doutes, du bout de ses doigts. Sa douceur me tranquillise. Je prends confiance. Et j’avoue que ça m’effraie. ArrivĂ©es dans la chambre, on se jette sur le lit, en se marrant, comme aux meilleurs moments de l’adolescence. Et le plus naturellement du monde, nous nous prends goĂ»t Ă  ces drĂŽles de baisers, si doux, si sensuels... Je me sens prise dans un tourbillon. Entre un dĂ©sir que je n’imaginais pas, et des pensĂ©es parasites qu’est-ce que je fous lĂ  ? Est-ce que je vais aller jusqu’au bout ? Et c’est quoi, au bout » ? VoilĂ  mĂȘme que surgit la tĂȘte de ma mĂšre, avec sa mimique quand elle braillait Range ta chambre. » Et mon frĂšre qui va tous les dimanches Ă  la messe... Et mon mari, mon Dieu, je l’avais oubliĂ©... Ma premiĂšre nuit avec une nuit J'en veux encore Mais le courant est si fort qu’il m’entraĂźne. Nos lĂšvres ne s’effleurent plus, elles se dĂ©vorent. Nos corps ondulent, flottant sur la mĂȘme vague. Tout ça me paraĂźt si naturel, si Ă©vident... C’est fou comme sa peau est douce sous la robe, j’adore la cambrure de ses reins. J’ai envie d’elle, vraiment, comme je sens qu’elle a envie de moi. Rien Ă  voir pourtant avec le dĂ©sir pour un homme. C’est Ă  la fois plus Ă©pidermique, plus tactile, mais tout aussi tripal. J’ai envie de me fondre en elle, sans la moindre apprĂ©hension. Il doit y avoir quelque chose de fƓtal dans ce dĂ©sir... Mais plus le temps de me poser des questions, je savoure. Ce corps jumeau contre le mien, le frĂŽlement de sa robe contre mes bas, j’en ai la chair de poule. Un champ inconnu de sensations s’ouvre Ă  moi. J’en veux encore. "LĂšche-moi" Elsa a dĂ» le sentir. Elle dĂ©grafe ma jupe. Ses doigts remontent dĂ©licatement le long de ma cuisse. Sa main est chaude, elle m’effleure Ă  peine, je retiens mon souffle. Quand je la sens, sĂ»re d’elle, arrivĂ©e entre mes jambes, j’ouvre les yeux pour mieux mesurer la transgression. Elle aussi me regarde et me sourit. C’est cette crĂ©ature dĂ©licate, qui me caresse et me fait cet effet-lĂ ... Je replonge. Elle s’occupe de moi en artiste. Pour le moment, je la laisse faire, entiĂšrement offerte. Juste, je la dĂ©shabille. TrĂšs excitant, d’ailleurs, de me retrouver dans ce rĂŽle. DĂ©boutonner une robe, dĂ©grafer un soutien-gorge... Ça doit ĂȘtre merveilleux d’ĂȘtre un homme. Entre-temps, Elsa a approfondi son exploration. Et ses doigts qui me pĂ©nĂštrent me donnent envie d’essayer moi aussi. Timidement, je la caresse. Je sens sa main qui saisit la mienne, et me guide. DĂ©cidĂ©ment, elle lit en moi. Curieusement, je me sens soumise, ingĂ©nue, et pourtant, je sais qu’il n’y a pas d’emprise. Pas de rapport de force entre nous. Ses gestes sont doux. Experts. Elle me connaĂźt mieux que moi-mĂȘme, et moi, j’ai de plus en plus envie de plonger en elle, de l’explorer. LĂšche-moi », m’ordonne-t-elle doucement. Je n’ai jamais vu de si prĂšs le sexe d’une femme. Il est Ă©pilĂ© et sent bon. Entre ses cuisses, je m’installe. C’est doux, mes doigts cheminent entre ses lĂšvres et ma langue se glisse. Le goĂ»t est un peu salĂ©, pas acide du tout. Et vlan ! ma conscience revient. Comme une bulle de bande dessinĂ©e qui crĂšve Ă  la surface est-ce bien moi, lĂ , entre les cuisses de cette inconnue ? Oui. Et ça ne me dĂ©plaĂźt pas du tout. Elsa a encore dĂ» sentir mes doutes. Elle se marre. Tu aimes ? » Mais oui, c’est bien ce qui me surprend le plus. La sentir trempĂ©e sous mes doigts, frĂ©mir, durcir, se contracter sous ma langue... Ça me fait vraiment de l’effet. Durant une heure Nous faisons l’amour ainsi, l’une prĂ©cĂ©dant l’autre puis la suivant, mĂȘlant caresses, fous rires, petits mots doux, et tentatives acrobatiques pour rĂ©ussir Ă  coller nos deux sexes frissonnants l’un Ă  l’autre. Moi, je mime tout ce qu’elle me fait, elle pousse mes doigts Ă  l’intĂ©rieur d’elle. Elle me murmure Encore ! » Viens ! » Ose ! » et je fais tout ce qu’elle me dit. Jusqu’au moment oĂč je sens qu’entre ses doigts, sa langue et ses lĂšvres si prĂ©cises, je... jouis, aussi fort, peut-ĂȘtre plus, qu’entre les mains d’un homme, et l’idĂ©e que c’est grĂące Ă  cette fille, m’excite encore davantage. Elle me laisse reprendre mon souffle et recommence, malgrĂ© moi, tout doucement, et je repars... Puis je me blottis contre elle, sans plus aucune peur, ni retenue. Elle me sourit, et doucement guide ma tĂȘte de nouveau vers son sexe, oĂč je me perds dĂ©licieusement, en essayant d’ĂȘtre aussi dĂ©licate qu’elle, aussi attentive. Oui, comme ça » Elle m’aide de ses mots. Puis je la sens Ă  son tour, se contracter tout entiĂšre, et de sa main elle m’intime d’arrĂȘter. J’ai l’impression qu’elle ne respire plus, comme si elle Ă©tait emportĂ©e loin de moi par une vague, je n’ose plus faire un geste. Puis elle revient Ă  elle doucement, et moi je n’en reviens pas de cette violence. C’est Ă©trange, une femme qui jouit... Deux heures plus tard Nos corps sont moites, nos tĂȘtes pendent dans le vide du lit dĂ©fait, et j’éclate de rire. C’est plus fort que moi. Elsa me regarde, dĂ©contenancĂ©e, elle ne comprend pas que c’est de moi que je me moque. Ma douce Elsa, pas convaincue, propose un dans la pĂ©nombre et la mousse dĂ©licatement parfumĂ©e, nous sommes allongĂ©es comme des amantes. Et discutons comme des copines. Elle, son enfance, ses expĂ©riences dĂ©sastreuses avec les mecs, les filles ensuite, et cette femme, rĂ©guliĂšre, depuis quelques mois... Moi, mon hĂ©tĂ©rosexualitĂ© de base, mon homme, la maternitĂ©... C’est doux, intime. Naturel... Nous n’abordons pas la question de demain. Pour moi, c’est l’histoire d’une nuit, une affaire entendue. Enfin, je prĂ©fĂšre. J’aurais peur de l’inverse... A la sortie du bain, Elsa se rhabille et me quitte, presque brutalement. Il faut que j’aille chercher ma chĂ©rie au boulot ! » Moi, je suis vidĂ©e. Trop d’émotions. Elle, est toute guillerette On se revoit quand tu veux ! Et, la prochaine fois, on s’amusera avec des gadgets. » Elle m’embrasse. Un baiser tendre, une langue douce, une derniĂšre fois, et elle disparaĂźt. Moi, je reste lĂ , allongĂ©e seule sur le lit de la chambre d’hĂŽtel, bouleversĂ©e. La prochaine fois ? On verra... Fulltext of "Lettres de Madame de SĂ©vignĂ© de sa famille et de ses amis, prĂ©cĂ©dĂ©es d'une notice par Charles Nodier" See other formats
Une lettre de Madame de SĂ©vignĂ© censĂ©e avoir Ă©tĂ© Ă©crite il y a 333 ans est en fait un pastiche lien signalĂ© sur Facebook. Question posĂ©e le 02/05/2020Une lettre de Madame de SĂ©vignĂ©, censĂ©e ĂȘtre adressĂ©e Ă  sa fille Madame de Grignan, est abondamment partagĂ©e ces derniers jours sur les rĂ©seaux sociaux et WhatsApp, cumulant sur Facebook plus d’un million de vues et 50 000 partages 1.En des circonstances similaires Ă  ce que nous vivons, voici ce que Madame de SĂ©vignĂ© Ă©crivait Ă  sa fille Madame de Grignan», peut-on lire. La femme de lettres du XVIIe siĂšcle dĂ©crit dans cette soi-disant lettre une situation d'Ă©pidĂ©mie Ă  Paris, oĂč le roi Louis XIV aurait confinĂ© ses habitants.Surtout, ma chĂšre enfant, ne venez point Ă  Paris ! Plus personne ne sort de peur de voir ce flĂ©au s'abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements. Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marĂ©e, pourvoie Ă  nos repas qu'il nous fait livrer», poursuit le texte datĂ© du jeudi 30 avril 1687. Qui conclut Je vous envoie deux drĂŽles de masques ; c'est la grand'mode. Tout le monde en porte Ă  Versailles. C'est un joli air de propretĂ©, qui empĂȘche de se contaminer, je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline.»Plusieurs indices prouvent pourtant que cet Ă©crit est un pastiche. PremiĂšrement, on ne retrouve aucune Ă©pidĂ©mie s’étant abattue sur Paris cette annĂ©e-lĂ . DeuxiĂšmement, deux des personnes citĂ©es, le cardinal Mazarin et le cuisinier Vatel, sont dĂ©jĂ  morts le jour oĂč cette missive est censĂ©e ĂȘtre rĂ©digĂ©e. Le premier est mort en 1661 et le second s’est suicidĂ© en 1671. La marquise de SĂ©vignĂ© fait d’ailleurs le rĂ©cit de sa mort dans ses selon plusieurs calendriers, le 30 avril tombait en fait un
 mercredi en 1687. Aucune lettre Ă©crite par Madame de SĂ©vignĂ© un 30 avril 1687 ne figure d'ailleurs dans les recueils recensant ses lettres.1 Pour lutter contre les fake news», Facebook a mis en place un partenariat avec cinq fact-checkers français dont LibĂ©ration. Des articles trĂšs partagĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux et signalĂ©s par des utilisateurs sont vĂ©rifiĂ©s par les mĂ©dias Ă  vĂ©rifierAu XVIIe siĂšcle, Madame de SĂ©vignĂ© alertait sur une situation trĂšs semblable Ă  ce que l'on vit aujourd' lettre est un pastiche.
Noubliez pas d’ĂȘtre prĂ©voyants jusqu’au bout et de planifier quelques dĂ©tails qui feront de votre nuit de noces un moment tout aussi exceptionnel que celui de votre cĂ©rĂ©monie. 10 juil. 2020 - Les prĂ©paratifs de mariage ne s’arrĂȘtent pas Ă  la premiĂšre danse ! N’oubliez pas d’ĂȘtre prĂ©voyants jusqu’au bout et de planifier quelques dĂ©tails qui feront de votre nuit de AccueilFranceÎle de RĂ©DynamicDestinationRefinementsAsyncDestinationInfographicAsyncDestinationInfographicAsyncDestinationInfographicAsyncDestinationInfographicAsyncExploreBookEnjoyAsyncExploreBookEnjoyAsyncExploreBookEnjoy
CHARLESVII. — Musique de Wilhem ; BĂ©ranger a composĂ© cette chanson exprĂšs pour ĂȘtre mise en musique de romance. — 18. MES CHEVEUX. — Air du vaudeville de DĂ©cence. — 19. LES GUEUX. — Air de la premiĂšre ronde du DĂ©part pour Saint-Malo (air de DĂ©saugiers, arrangĂ© par BĂ©ranger). —
Qui a dit que la nuit de noces devait forcĂ©ment se terminer par les ronflements gĂ©nĂ©reux de sa moitiĂ©, largement Ă©talĂ©e sur le lit king-size de la suite ? Pas nous. Pour rĂ©ussir votre nuit d’amour comme il se doit, suivez les conseils avisĂ©s de Mireille Dubois-Chevalier, notre experte du jour qui est sexologue Ă  Ne pas se mettre la pression De la pression, il y en a dĂ©jĂ  eu tout au long de l’organisation de votre mariage. Choisir les bonnes fleurs, le meilleur traiteur, ne pas placer cousin Machin Ă  cĂŽtĂ© de la tante Bidule 
 Bref, s’il y a bien un lieu oĂč l’on doit se laisser aller, c’est bien la chambre Ă  coucher. “Il ne faut pas ĂȘtre dans une finalitĂ©, la question n’est pas dans la performance mais dans la sensualitĂ©â€, assure Mireille Planifier ses Ă©batsVous avez dĂ©jĂ  mis au point tout un mariage, pourquoi ne pas prĂ©voir cette nuit si spĂ©ciale. Ne faites pas les gros yeux, nous ne vous conseillons pas d’établir une liste des positions et le timing qui va avec. “Trouver ensemble la chambre d’hĂŽtel, la tenue de Madame peut se rĂ©vĂ©ler extrĂȘmement bĂ©nĂ©fique voire excitant.” Pour ceux qui auraient peur de manquer de spontanĂ©itĂ©, la sexologue l’assure “Personne ne peut prĂ©voir ce qui va se passer”. Alors guĂȘpiĂšre, porte-jarretelles, huile massante ou petit scĂ©nario, laissez aller votre Prendre son temps“Le temps est votre alliĂ©â€, rappelle Mireille Dubois-Chevalier. Pour que le temps se suspende pendant cet acte d’amour, la sexologue prĂ©conise, pourquoi pas, la pratique du tantrisme. KĂ©sako? Cette pratique originaire d’Inde prĂŽne les relations sexuelles lentes et sans orgasme. Le prĂ­ncipe est donc, le soir de votre nuit de noces, de profiter du corps de l’autre et de retarder le moment de la jouissance au mĂĄximum. Mireille Dubois-Chevalier conseille elle d’attendre l’aube, symbole d’un renouveau Se sĂ©parer

 Pour mieux se retrouver. Evidemment, nous ne vous conseillons pas de planter Jules le jour J devant l’autel mais de vous sĂ©parer quelques jours avant le mariage, pour mieux se retrouver. “Certains de mes patients font dĂ©libĂ©rĂ©ment le choix de prendre huit jours chacun de leur cĂŽtĂ©â€, explique la praticienne. Imaginez votre Jules, huit jours d’abstinence au compteur 
 Votre absence et la sienne rendront vos galipettes encore plus Se redĂ©couvrirAvec votre moitiĂ©, vous vous connaissez par cƓur. Vous finissez les phrases de l’autre une pratique trĂšs agaçante pour vos amis cĂ©libataires, il connait vos goĂ»ts, vous les siens, bref, si vous passiez sur le plateau des “Amours” sur France 2, vous remporteriez un maximum de cƓurs. Seulement voilĂ , pour que votre nuit de noces ne ressemble pas aux milliers que vous avez dĂ©jĂ  connus ensemble, vous devez agir comme si c’était votre premiĂšre fois. “Le mariage est un acte hautement symbolique, on dĂ©cide de se lier aux yeux du monde. RedĂ©couvrez le corps de votre partenaire puisqu’il est dĂ©sormais officiellement le vĂŽtre. Explorez, caressez, sentez et vibrez Ă  nouveau”, conseille la sexologue.”enregistrerHugo Felix, Shutterstock Bonus N’abusez pas des bulles
 
 A moins que vous n’ayez envie d’avoir un teint blafard, le front qui brille et le vomis facile, retenez-vous. Une coupe de champagne au vin d’honneur, deux verres de vin pendant le repas, une derniĂšre coupette pour trinquer et vous devriez ĂȘtre au top de vos performances. Mireille Dubois-Chevalier pratique la sexologie et la psychothĂ©rapie Ă  Paris depuis 2002.
Sivous le pouvez, retirez-vous de la soirĂ©e Ă  une heure raisonnable pour profiter de votre nuit. Si jamais vous avez prĂ©vu de faire la fĂȘte jusqu’au matin, une alternative peut ĂȘtre de reporter la
Posted On 30 septembre 2020 Tout le monde attend la nuit de noces avec impatience toute sa vie. Mais ce que les gens oublient souvent de vous dire, c’est que la nuit de noces vient aprĂšs le jour des noces qui est probablement le jour le plus long et le plus magique de votre vie! La nuit de noces fait partie du Jour J et elle est trĂšs importante. Voici le guide ultime. La nuit de noces, comment ça s’organise ? La nuit de noces suivie de la lune de miel se prĂ©pare en mĂȘme temps que le mariage. C’est la premiĂšre nuit du reste de votre vie et vous avez tellement de temps ensemble. La nuit de noces est une nuit exceptionnelle pour les mariĂ©s malgrĂ© l’épuisement. Le plaisir des jeux sensuels, la tenue coquine, les cĂąlins interminables sont des preuves de votre dĂ©sir pour l’un et l’autre. Vous n’aurez qu’une seule nuit de noces, alors profitez-en et faites des folies avec de la lingerie de mariage sexy! Aussi tentant que cela puisse ĂȘtre d’aller directement au lit pendant votre nuit de noces, prenez le temps d’enfiler vos nouveaux sous-vĂȘtements et de profiter au maximum de cette nouvelle sensation de mariage. Beaucoup de couples n’ont pas de rapports sexuels pendant leur nuit de noces Ă  cause de la fatigue et de la pression de la journĂ©e du mariage, mais cela n’empĂȘche d’ĂȘtre sur son 31 pour cette nuit extraordinaire. Comment choisir la tenue idĂ©ale pour la nuit de noces ? C’est une occasion spĂ©ciale et il est essentiel d’investir dans une lingerie de bonne qualitĂ©. Vous cherchez des sous-vĂȘtements sĂ©duisants pour couper le souffle Ă  votre nouveau mari ? Soutien-gorge, jarretiĂšre, porte-jarretelles, corset, culotte, string, guĂȘpiĂšre, nuisette, kimono, la lingerie est merveilleuse, et chaque femme devrait en avoir pour sa nuit de noces et sa lune de miel ! Un mariage est l’excuse parfaite pour vous offrir quelque chose de luxueux que vous ne choisiriez pas normalement, alors pourquoi ne pas essayer quelque chose de vraiment extravagant dans vos nuances prĂ©fĂ©rĂ©es. La premiĂšre chose Ă  prendre en compte est la forme de votre corps, puis penser Ă  la matiĂšre pour le confort et Ă  votre style. Ce que vous choisissez de porter doit essentiellement ĂȘtre flatteur et bien ajustĂ©. Il existe diffĂ©rents styles de sous-vĂȘtements allant des plus classiques, Ă©lĂ©gants et sexy. ConsidĂ©rez la lingerie avec un dĂ©tail sexy, car elle boostera vos envies. Il y a une Ă©norme tendance en ce moment et de plus en plus de marques proposent des versions pour la mariĂ©e. Pour les mariĂ©es qui cherchent non seulement les sous-vĂȘtements parfaits pour leur robe de mariĂ©e, mais aussi une tenue dĂ©cadente et luxueuse pour la nuit de noces, a ce qu’il vous faut et tous ces choix conviennent aussi parfaitement Ă  la lingerie de lune de miel. Nuit de noces et lune de miel La nuit de noces est l’occasion de passer un peu de temps seul avec votre partenaire avant de vous jeter Ă  nouveau dans le tourbillon de la vie quotidienne, alors profitez-en. Passez votre premiĂšre nuit dans un endroit idyllique, nouveau et au calme. La nuit de noces doit ĂȘtre extra » avec du champagne, lingerie de mariage sexy, jacuzzi, massage, bougie et plus. Pensez Ă  tout pour que cela se passe bien, transport, repas, boissons et activitĂ©s. Si vous allez Ă  l’hĂŽtel ou dans une destination de lune de miel pendant quelques jours, vous aurez besoin de quelque chose d’autre Ă  faire. Il existe des activitĂ©s Ă  faire Ă  deux, ce qui est un bon moyen de se dĂ©tendre et de partir Ă  la dĂ©couverte ensemble sport, les lieux touristiques, sites balnĂ©aires, randonnĂ©es, etc. En effet, il y a beaucoup de choses Ă  faire pendant votre lune de miel qui vous permettront quand mĂȘme de passer du temps de qualitĂ©. La derniĂšre chose que vous voulez, c’est d’ĂȘtre coincĂ© dans votre chambre d’hĂŽtel, de vous ennuyer, avec une tĂ©lĂ©commande.
Madamede Sévigné. Résumé : Dans une lettre à son cousin M. de Coulanges, Madame de Sévigné lui annonce le mariage de la grande Mademoiselle, Marie-Louise d'Orléans, avec M. de Lauzun, noble qui ne correspond pas à son rang. II Rédiger un résumé. A Les étapes à suivre. Effectuer une premiÚre lecture du texte pour comprendre l'idée générale. Identifier le thÚme ou

DEUX FAVORITES MADAME DE BALBI ET MADAME DE POLASTRON Si dans cette troupe brillante de jeunes femmes, qui embellirent les derniers jours de la cour de Versailles, la comtesse de Polastron[1] nous a attirĂ©s par le charme de sa grĂące mĂ©lancolique et tendre, il est une autre figure qui trouve sa place auprĂšs d’elle. Cette sĂ©duisante physionomie qui mĂ©rite de nous retenir, non pour faire ressortir une ressemblance, mais pour marquer un piquant contraste, c’est Anne JacobĂ© de Gaumont la Force comtesse de Balbi, toute-puissante favorite du Comte de Provence[2]. Mme de Balbi connut la plus haute faveur en mĂȘme temps que la fille du comte d’EsparbĂšs de Lussan, mais c’est lĂ  le seul rapprochement qu’on puisse Ă©tablir entre elles. Leurs goĂ»ts, leur tempĂ©rament offrent les plus frappantes divergences, et si, durant un temps, les fortunes sont Ă©gales, elles ne servent qu’à accentuer encore une rivalitĂ©, pour ne pas dire une hostilitĂ© qui ne cessera de se traduire Ă  Versailles comme en exil. En suivant les deux femmes Ă  travers toutes les phases de leur existence accidentĂ©e on peut voir qu’à aucun moment on ne les trouvera rĂ©unies et que dans nulle circonstance on ne les rencontrera amies ou alliĂ©es. DĂšs le dĂ©but, leurs devoirs respectifs doivent d’ailleurs servir l’antipathie de leurs caractĂšres, car les deux maisons auxquelles elles sont attachĂ©es ne fusionnent que rarement et ne s’apprĂ©cient guĂšre. Tandis que Mme de Polastron fait partie du service de la Reine, Mme de Balbi est dame d’atours de Madame, Comtesse de Provence. La premiĂšre est Ă©troitement liĂ©e Ă  la famille de Polignac dont elle est la proche parente, dont elle partage les inimitiĂ©s et les affections, les faveurs et les Ă©preuves. La seconde au contraire est Ă  la tĂȘte de la sociĂ©tĂ© du Comte de Provence, sociĂ©tĂ© qui fait aux Polignac une guerre sourde, mais incessante. Dans les premiĂšres annĂ©es de son arrivĂ©e Ă  Versailles, en effet, Marie-Antoinette a vĂ©cu dans l’intimitĂ© de son beau-frĂšre et de sa belle-sƓur ; mais la diffĂ©rence d’idĂ©es, de goĂ»ts et de sentimens a promptement amenĂ© un refroidissement que le temps n’a fait qu’accentuer ; aux affectueux rapports d’autrefois a succĂ©dĂ© une froideur mĂȘlĂ©e de mĂ©fiance. Mme de Polastron est de toutes les fĂȘtes et prend part Ă  toutes les rĂ©jouissances, elle patine sur la piĂšce d’eau des Suisses, elle danse aux bals intimes de la Reine et elle joue avec elle la comĂ©die Ă  Trianon. C’est en distractions moins futiles que la comtesse de Balbi dĂ©pense son activitĂ© inlassable et occupe son esprit avisĂ©. D’ailleurs, attachĂ©e Ă  la maison de JosĂ©phine-Louise de Savoie, elle ne peut qu’imiter sa rĂ©serve et suivre son exemple. C’est donc seulement comme spectatrice qu’elle se mĂȘle de temps Ă  autre Ă  la troupe de la Reine, puisque Monsieur interdit Ă  son Ă©pouse de figurer au nombre des actrices. La gravitĂ© et la prĂ©coce sagesse du frĂšre de Louis XVI rĂ©prouvent ces futiles passe-temps qu’il juge, non sans raison peut-ĂȘtre, incompatibles avec la dignitĂ© royale. Il estime qu’il est regrettable de renverser brusquement les barriĂšres prudemment Ă©levĂ©es jadis entre les souverains et leurs sujets, et la suite des Ă©vĂ©nemens ne viendra malheureusement que trop vite justifier le bien fondĂ© de ses alarmes ! Le caractĂšre de la liaison princiĂšre de chacune des deux favorites est lui-mĂȘme essentiellement diffĂ©rent Louise d’EsparbĂšs demeure volontairement dans l’effacement, ne trouvant de satisfaction que dans le commerce de ses amies et aux cĂŽtĂ©s du Comte d’Artois auprĂšs duquel elle veut ĂȘtre toujours et sans cesse. Ce n’est ni un caprice des sens, ni un calcul d’intĂ©rĂȘt qui a triomphĂ© de ses scrupules. Pendant de longs mois, la jeune femme a rĂ©sistĂ© Ă  sa cour assidue et pressante, mais dans ces rĂ©unions journaliĂšres oĂč la familiaritĂ© rĂ©sulte de l’intimitĂ©, le sentiment n’a pas tardĂ© Ă  Ă©clore. Elle n’a pu rester insensible Ă  l’admiration d’un prince jeune et sĂ©duisant, dont toutes les femmes autour d’elle souhaitaient les hommages et se disputaient les sourires, et elle a Ă©tĂ© touchĂ©e peu Ă  peu par la constance de cet esprit frivole, de ce cƓur volage que rien si longtemps n’avait pu fixer d’une maniĂšre durable. C’est presque Ă  son propre insu qu’elle se laissera aller Ă  rĂ©pondre aux avances du Comte d’Artois et tous deux s’embarqueront sans y songer dans une liaison qui durera toute leur vie ! La chute de la douce Louise dans les bras de son vainqueur sera presque inconsciente et dĂšs le lendemain de cette dĂ©faite qui pour tant d’autres eĂ»t Ă©tĂ© un triomphe, elle n’aura plus qu’un dĂ©sir, c’est de vivre dans la retraite pour se consacrer tout entiĂšre Ă  son amour. Elle a trouvĂ© un aliment Ă  ce besoin d’affection et de dĂ©vouement qui la dĂ©vorent et qui suffiront dĂ©sormais Ă  remplir son existence. Elle vivra dans un effacement volontaire, Ă©trangĂšre Ă  toute intrigue, se tenant en dehors de toutes les combinaisons et de tous les rouages compliquĂ©s de la politique. Elle ne voudra qu’aimer, et, comme cette douce La ValliĂšre jadis aimĂ©e du grand roi, elle ne dĂ©sirera pas toucher aux choses de ce monde, toute son ambition rĂ©side dans son cƓur ! La mort mĂȘme ne viendra pas briser les liens qui l’auront unie Ă  son amant pendant vingt annĂ©es de son existence. A son lit de mort, rĂ©signĂ©e et repentante, pourtant, elle ne pourra se rĂ©soudre Ă  dĂ©tester ses anciennes faiblesses et tout en le ramenant Ă  Dieu elle fera jurer Ă  son prince une fidĂ©litĂ© Ă©ternelle Ă  son souvenir. Tout Ă  Dieu ! » lui dira-t-elle dans sa recommandation suprĂȘme, et jusqu’à son dernier jour le Comte d’Artois tiendra religieusement sa promesse. Ce n’est pas aux Ă©lans de son cƓur qu’a obĂ©i tout d’abord Mme de Balbi en s’attachant au Comte de Provence, et si elle a Ă©tĂ© attirĂ©e par les brillantes facultĂ©s intellectuelles du futur Louis XVIII, elle a surtout Ă©tĂ© sĂ©duite par la situation prĂ©pondĂ©rante qu’elle va trouver auprĂšs de lui. Encore presque une enfant, elle a su plaire Ă  Madame par la gentillesse de ses maniĂšres, l’originalitĂ© de ses remarques et la vivacitĂ© de ses propos ; mais une fois en possession de la charge qu’elle a obtenue auprĂšs d’elle en dĂ©pit de tous les obstacles, elle s’aperçoit bien vite que la seule protection de JosĂ©phine-Louise de Savoie serait insuffisante pour lui permettre de se tailler un rĂŽle Ă  sa hauteur. Entre ces deux Ă©poux qu’elle a promptement jugĂ©s Ă  leur valeur et qu’elle voit si mal assortis, son choix est vite fait ; c’est le Comte de Provence qu’elle va essayer de conquĂ©rir, et c’est la faveur de sa femme qui lui permettra de gagner peu Ă  peu ses bonnes grĂąces. Jusque-lĂ , le Comte de Provence s’est montrĂ© peu sensible aux attraits du beau sexe et son tempĂ©rament comme son goĂ»t lui ont fait rechercher les satisfactions de l’esprit plutĂŽt que les plaisirs des sens ; mais Mme de Balbi ne se dĂ©courage pas pour si peu, quelques semaines suffiront pour que le prince, sĂ©duit tout d’abord par son intelligence, soit conquis complĂštement par sa beautĂ©. Parvenue au premier plan, elle donne libre cours Ă  son activitĂ© fiĂ©vreuse, Ă  son amour du commandement, Ă  sa passion pour l’intrigue ; elle se mĂȘle Ă  toutes les affaires, elle conseille, elle discute et elle agit. A l’encontre de la languissante amie du Comte d’Artois, au lieu d’une voix qui volontairement s’éteint, elle fera entendre les accens d’une Ă©nergie qui se dĂ©pense. Et malgrĂ© cette activitĂ© dĂ©vorante, cette existence agitĂ©e et ces bruyantes aventures, de ces deux femmes si dissemblables, la favorite du Comte de Provence n’est pas celle qui disparaĂźtra la premiĂšre. Mme de Polastron mourra jeune, incapable de supporter les maux physiques et les peines morales qui l’ont accablĂ©e d’un poids trop lourd ; Mme de Balbi au contraire traversera les rĂ©volutions et les Ă©meutes, elle verra les rĂ©gimes se succĂ©der, et, jusqu’à un Ăąge avancĂ©, vivra d’une vie ardente, intriguant, plaidant, rĂ©clamant sans relĂąche, toujours caustique, l’Ɠil vif et la repartie prompte. MĂȘme dans les plus petits dĂ©tails, la divergence de goĂ»ts des deux femmes reste complĂšte, pour la dame d’honneur de la Reine, comme pour la dame d’atour de Madame. Le jeu est exigĂ© par la mode, c’est une quotidienne distraction obligatoire et le plus habituel passe-temps Ă  la Cour ; mais tandis que Mme de Polastron s’en plaint comme d’une charge onĂ©reuse Ă  sa bourse et dont son budget se trouve fĂącheusement grevĂ©, Mme de Balbi est joueuse enragĂ©e ; elle joue Ă  Versailles, Ă  Coblentz, Ă  Londres et Ă  Paris. Le creps, le whist, le quinze, le cavagnol lui sont Ă©galement familiers, et l’inventaire de son mobilier dans chacune de ses rĂ©sidences successives nous donne l’énumĂ©ration curieuse des nombreuses tables Ă  jeu qui garnissent chaque piĂšce, depuis l’antichambre jusqu’aux cabinets de toilette. La vieille monarchie qui s’écroule la trouve les cartes Ă  la main, elle traverse ainsi l’émigration et, au retour, elle abat encore des cartes. Le vice » est Ă  la mode ; malgrĂ© les efforts impuissans du vertueux Louis XVI, la Reine et ses belles sƓurs sont les premiĂšres Ă  donner ce funeste exemple. Toutes les jolies femmes jouent avec fureur et se lamentent aprĂšs la perte inĂ©vitable. Les louis glissent entre les doigts roses, » dit un contemporain. Entre les favorites des deux princes, — eux-mĂȘmes si dissemblables par leurs goĂ»ts, leurs allures et leurs aspirations, — la nature semble avoir prĂ©parĂ© ce contraste. A la fille des d’EsparbĂšs de Lussan, blonde, de ce blond cendrĂ© oĂč tout est douceur et lumiĂšre, elle avait donnĂ© l’exquise joliesse, la grĂące attendrie et charmante, en lui refusant le don et le goĂ»t de l’intrigue. A la descendante des Caumont la Force elle avait dispensĂ© une beautĂ© toute d’énergie et de vigueur, des yeux de velours, avec une taille de nymphe, une dĂ©marche triomphante et une Ă©lĂ©gance accomplie. Son portrait que je dois Ă  l’obligeante amabilitĂ© de son petit-neveu, le duc de la Force, la reprĂ©sente en robe de linon, la lĂšvre souriante, l’Ɠil moqueur et l’air mutin. Le feu de la passion brille dans le regard, et la physionomie tout entiĂšre reflĂšte la volontĂ©, l’ardeur et l’intelligence. La finesse du nez lĂ©gĂšrement relevĂ©, les fossettes qui se creusent dans les joues rondes, tout semble concourir Ă  la perfection de ce frais et dĂ©licieux visage. De ses doigts fuselĂ©s, elle croise sur son sein demi-nu un fichu de gaze blanche d’oĂč s’échappe un bout d’épaule ronde, et un ruban ponceau retient imparfaitement l’abondante masse de ses cheveux de brune piquante. Il suffit de contempler ce portrait empreint Ă  la fois de tant de coquetterie et d’abandon pour deviner quel dut ĂȘtre l’empire d’une femme qui rĂ©unissait Ă  la fois tant d’attraits et tant d’intelligence, qui joignait tant de grĂące provocante Ă  tant d’esprit et de tĂ©nacitĂ©. A cet esprit Ă©tincelant tous ses contemporains sont unanimes Ă  rendre hommage. Elle est plus pressĂ©e de parler que d’entendre, » dit le vicomte de Neuilly, mais on est toujours fĂąchĂ© quand elle se tait. » Aux charmes de la figure et de l’esprit, elle joignait la coquetterie, » ajoute le marquis de Contades. C’était un esprit fier et charmant, » tĂ©moigne Hyde de Neuville, et tous ceux qui l’approchent sont d’accord pour dĂ©clarer que, quelle que soit la sĂ©duction qu’elle dĂ©gage, son esprit surpasse sa beautĂ©. » Ces prĂ©cieux dons naturels qui lui ont Ă©tĂ© si libĂ©ralement dĂ©partis par la nature, nous la verrons en user largement, mais sans qu’ils soient jamais dĂ©parĂ©s par l’ombre d’une bassesse. Comme toutes les femmes habituĂ©es Ă  dominer, elle ne sait guĂšre se plier Ă  aucune contrainte, et supporte impatiemment tout ce qui met obstacle Ă  ses caprices ou Ă  ses volontĂ©s. On la voit alors s’emporter contre qui lui rĂ©siste ; et ses colĂšres sont si violentes, qu’elles ne s’arrĂȘtent devant rien, pas mĂȘme, et c’est son Ă©loge, devant son intĂ©rĂȘt. Volage par tempĂ©rament, sa morale n’est pas sĂ©vĂšre et s’accommode volontiers des principes de large indulgence qui sont ceux du monde qui l’entoure, mais elle ne fait qu’obĂ©ir aux mƓurs de l’époque et n’a pas de raison pour se montrer plus austĂšre que ses contemporains. AssurĂ©ment elle n’aura trop souvent d’autre rĂšgle que son bon plaisir, d’autre frein que sa fantaisie, et lorsqu’elle obĂ©ira Ă  des Ă©lans irraisonnĂ©s, elle n’attachera aux faiblesses du cƓur qu’une importance secondaire. Mais si elle ne brille ni par sa vertu, ni par sa constance, combien en est-il parmi ses compagnes qui donnent un meilleur exemple dans cette cour galante oĂč l’amour est si fort en honneur ? En tout cas, elle a une supĂ©rioritĂ© qui la distingue de beaucoup d’autres, c’est que l’amour dans son cƓur ne fait pas tort Ă  l’amitiĂ© ; aussi, dans tous les temps et Ă  toutes les Ă©poques, elle gardera des affections trĂšs sĂ»res qui lui demeureront inĂ©branlablement attachĂ©es. Cette femme coquette et lĂ©gĂšre, ambitieuse et fantasque, est une amie fidĂšle et sĂ»re, constante dans ses attachemens. L’empire qu’elle exerçait sur le Comte de Provence s’explique donc aisĂ©ment. Rebelle aux exercices physiques que son prĂ©coce embonpoint lui avait de bonne heure rendus difficiles, vivant pour ainsi dire dans son salon oĂč il se plaisait aux fines Ă©pigrammes et aux piquantes reparties, le prince trouvait en Mme de Balbi la rĂ©union parfaite de tout ce qu’il aimait, la beautĂ© accomplie, l’élĂ©gance raffinĂ©e, le charme des maniĂšres, la distinction et la subtilitĂ© de l’esprit. Aussi quel attachement il lui avait vouĂ© ! DĂšs le matin, Ă  son rĂ©veil, c’est d’elle qu’il s’entretient avec son mĂ©decin BeauchĂȘne qui est aussi le sien et toutes ses soirĂ©es, d’une façon invariable, se passent au foyer de sa bien-aimĂ©e favorite ! Il n’est pas d’éloges qu’il ne fasse de la splendeur de ses cheveux, de la perfection de ses bras et de ses mains, des attraits de toute sa personne. Mais plus encore que sa beautĂ©, il admire ses rares qualitĂ©s intellectuelles ; ses spirituelles reparties le charment, sa conversation le retient. Quand elle parle, ses moindres mots sont empreints d’une originalitĂ© piquante, elle a sur les choses et sur les gens des aperçus inattendus qui n’appartiennent qu’à elle, et elle est douĂ©e d’une perspicacitĂ© souvent inquiĂ©tante pour ses interlocuteurs. Sa mobilitĂ© d’esprit est aussi frappante que celle de son visage qui sait exprimer en quelques secondes les sentimens les plus divers, et la seule critique qu’on pourrait faire de cette verve inlassable et Ă©tincelante, c’est que la favorite effleure les sujets les plus dissemblables sans avoir le temps de les approfondir. Telle qu’elle est, avec ses qualitĂ©s et ses dĂ©fauts qu’elle exagĂšre souvent sans mesure, Anne de Caumont la Force dominera pendant quinze annĂ©es le Comte de Provence d’une façon absolue, et lorsque, jaloux de cette influence qui nuit Ă  la sienne et se met en travers de ses ambitions, d’Avaray parviendra Ă  les Ă©loigner l’un de l’autre en grossissant les inconsĂ©quences de la favorite, en se faisant l’écho de l’histoire jamais prouvĂ©e des jumeaux de Rotterdam, ce sera pour le Comte de Provence un dĂ©chirement inexprimable ! Ce prince plus spirituel que tendre, plus diplomate qu’amoureux, a alors des accens de douleur sincĂšre et de rĂ©elle affliction, et lorsque d’Avaray insiste sur cette naissance prĂ©tendue, c’est avec un morne dĂ©sespoir qu’il lui dit Ne m’accablez pas ! » Mme de Balbi Ă©tait trop en vue pour ne pas exciter la jalousie et l’envie, mais elle Ă©tait si prompte Ă  la riposte qu’on ne se risquait guĂšre Ă  la provoquer ostensiblement. Sans ĂȘtre mĂ©chante, elle avait le trait piquant, et il Ă©tait plus prudent de ne pas s’exposer ouvertement Ă  ses vengeances ou Ă  ses railleries. Aux charmes de la figure et de l’esprit, a dit d’elle le comte de Neuilly, elle joignait la coquetterie et un fonds de mĂ©chancetĂ© qui la poussait Ă  se compromettre elle-mĂȘme pour nuire aux femmes qu’elle n’aimait pas et il y en avait beaucoup et aux hommes qu’elle n’aimait plus. » Spirituelle, nous l’avons dit, elle l’était fort ; c’est elle qui plus tard dĂ©clarera Ă  la jeune Mme de MaillĂ© la Tour Landry lui faisant sa visite de noces Madame, vous passez la permission d’ĂȘtre jolie, » ce dont la jeune marquise interloquĂ©e fut Ă  la fois confuse et charmĂ©e. On craignait ses traits acĂ©rĂ©s Madame, je vous recommande ma rĂ©putation, » lui disait une jeune femme en quittant un salon oĂč elle laissait la comtesse. RĂ©pondant Ă  Mme de Matignon qui lui reprochait des mĂ©disances, elle lui demandait avec calme Eh bien ! sommes-nous quittes ? » Est-il Ă©tonnant d’aprĂšs cela que le comte de Neuilly ait Ă©crit MĂȘme dans ses instans de bonhomie, si on la regarde, on retrouve un certain sourire qui avertit que la malice n’est pas loin. » Que ce fĂ»t pour se venger de ses mots piquans et de ses sarcasmes, ou par un excĂšs de jalousie suscitĂ©e par sa longue faveur, la calomnie s’acharna traĂźtreusement sur Anne de Cau-mont la Force. KagenƓck et Bachaumont, — et aprĂšs eux, nombre d’historiens, — lui ont reprochĂ© d’avoir fait enfermer dans un asile d’aliĂ©nĂ©s son mari qui l’avait surprise en flagrant dĂ©lit et qui semblait peu disposĂ© Ă  accepter son malheur. Toute la procĂ©dure du ChĂątelet et de nombreux dossiers dĂ©posĂ©s aux Archives nationales sont lĂ  pour rĂ©pondre de l’inanitĂ© de cette accusation ; ils contiennent les interrogatoires du comte de Balbi avec le rĂ©cit dĂ©taillĂ© de ses hallucinations maladives, de ses Ă©tonnantes fantaisies et de ses tragiques accĂšs de fureur. On y trouve la preuve palpable que ce malheureux Ă©tait un aliĂ©nĂ© dangereux, que sa femme dut avoir hĂąte de voir Ă©loigner d’elle, et sur l’état de santĂ© duquel tous ses parens maternels et paternels Ă©mirent un avis unanime. On l’a accusĂ©e d’avoir dilapidĂ© les finances de Monsieur, mais on oublie qu’une bonne part des sommes qu’elle reçut du Prince ne furent que de simples avances qu’elle remboursa en partie par la suite. Mme d’AbrantĂšs, qui ne l’aime pas, a Ă©tĂ© jusqu’à l’accuser d’avoir mis le feu elle-mĂȘme Ă  son appartement du Luxembourg pour en faire changer le mobilier et les tentures qui n’avaient pas l’heur de lui plaire. Les dĂ©gĂąts occasionnĂ©s par l’incendie montĂšrent, Ă  l’en croire, Ă  200 000 livres ; mais elle s’est trompĂ©e Ă  la fois sur les dates et sur les chiffres, et les comptes des archives nous apprennent que les dĂ©penses ne dĂ©passĂšrent pas 7 000 livres. Enfin, si elle fut l’objet des libĂ©ralitĂ©s du Comte de Provence et si le Prince vint souvent combler les brĂšches que la passion du jeu faisait Ă  sa bourse, ce fut dans une mesure beaucoup moindre qu’on ne l’a racontĂ©. En tout cas, ce ne fut pas pour thĂ©sauriser qu’elle profita de ses largesses, car, dĂšs son arrivĂ©e en Angleterre au moment de l’émigration, on la voit en proie Ă  la gĂȘne et aux prĂ©occupations d’argent, et, plus tard, lorsque, rentrĂ©e en France, elle s’installera Ă  Versailles, sa situation de fortune demeurera modeste. La pension de 12 000 francs que lui continuera Louis XVIII, malgrĂ© sa disgrĂące, sera sa principale ressource. On a racontĂ© qu’aprĂšs sa rentrĂ©e en France, lorsque par ordre de Bonaparte elle fut exilĂ©e Ă  quarante lieues de la capitale, elle s’installa Ă  Montauban pour y ouvrir une maison de jeu dont elle Ă©tait tenanciĂšre. C’est une calomnie absurde, inventĂ©e de toutes piĂšces. Mme de Balbi s’était retirĂ©e prĂšs de son frĂšre, se rendant seulement chaque Ă©tĂ© chez sa sƓur la marquise de Lordat, au chĂąteau de Bram Aude oĂč la tradition parle encore de son esprit, de son entrain et de son charme. Pendant ses jeunes annĂ©es passĂ©es Ă  Versailles, Mme de Balbi, rieuse, lĂ©gĂšre et frivole, avait pris sans doute une large part aux distractions de cette sociĂ©tĂ© presque uniquement absorbĂ©e par la galanterie et le plaisir, mais il est injuste de l’accabler sous le poids des anecdotes mal fondĂ©es qu’on s’est plu frĂ©quemment Ă  rapporter sur son compte. Faut-il croire Tilly, le beau Tilly, lorsqu’il nous la montre, dans ses MĂ©moires, dĂ©signĂ©e par de transparentes initiales, l’attaquant sous le masque au bal de l’OpĂ©ra et le rendant heureux dĂšs le troisiĂšme rendez-vous ? Ses rĂ©cits sont-ils plus vraisemblables lorsqu’il la dĂ©peint parcourant la nuit les rues de Versailles en quĂȘte d’aventures, et faisant elle-mĂȘme des avances Ă  des amans d’une heure ou d’une nuit ? Ces vaniteuses vantardises ne s’appuient sur aucune preuve, et si, au cours de sa longue carriĂšre, Mme de Balbi fut coupable de faiblesses, si elle se montra inconstante et justifia les jalousies du Comte de Provence par des aventures trop bruyantes, elle ne fut pas l’hĂ©roĂŻne des scĂšnes de lubricitĂ© vulgaire dont parle Tilly, et elle ne descendit jamais Ă  des amours de bas Ă©tage. Quand sonna l’heure de l’émigration, Mme de Polastron s’était Ă©loignĂ©e une des premiĂšres avec cette duchesse de Polignac qui fut si admirĂ©e, tant aimĂ©e, tant pleurĂ©e, et dont le cƓur Ă©galait la beautĂ© elle allait rejoindre le Comte d’Artois. Mme de Balbi, au contraire, installĂ©e Ă  Londres lors des journĂ©es d’Octobre, reprit le chemin de la France sitĂŽt qu’elle apprit la gravitĂ© des Ă©vĂ©nemens qui venaient de se passer ; elle accourut au Luxembourg se ranger aux cĂŽtĂ©s de Monsieur et remplir auprĂšs de Madame les devoirs de sa charge de dame d’atour. Pendant prĂšs de deux annĂ©es, on la verra demeurer ainsi auprĂšs du Comte et de la Comtesse de Provence, et lorsqu’elle part d’une façon dĂ©finitive, c’est pour retrouver Ă  Mons, aprĂšs un voyage sagement calculĂ©, Monsieur qui, sinon plus habile, du moins plus heureux que le roi son frĂšre, a pu quitter Paris et gagner la frontiĂšre sans attirer l’attention des populations sur sa route. Si Mme de Balbi avait joui Ă  Versailles et Ă  Paris d’une influence considĂ©rable, bien autrement grande allait ĂȘtre celle qu’elle devait exercer dĂ©sormais. AprĂšs sa fuite de Paris, elle se rend Ă  Mons, puis sĂ©journe Ă  Bruxelles, Ă  LiĂšge et Ă  Aix-la-Chapelle Ă  la suite du Comte de Provence, puis enfin, le 7 juillet 1791, vient s’installer Ă  Coblentz. C’est dans cette capitale du bon Ă©lecteur ClĂ©ment Wenceslas qu’elle va devenir rĂ©ellement la reine de l’Emigration. La plupart des jolies femmes, elles aussi, sont arrivĂ©es peu Ă  peu ; outre les deux favorites, nombre de divinitĂ©s » apportent la note jolie de leurs Ă©lĂ©gances dans la nouvelle cour. Mme de Lage, Mme de Poulpry, Mme de Boigne, la duchesse de Guiche, toutes les habituĂ©es de la Galerie de bois, sont successivement venues. Mais elles forment surtout la sociĂ©tĂ© de Mme de Polastron, hĂ©ritiĂšre naturelle des traditions des Polignac. Chez Mme de Balbi, il n’y a pas de femmes elles ne sauraient s’accommoder des emportemens de son caractĂšre ni de ses jalousies souvent redoutables. Les deux salons diffĂšrent autant que ceux qui en font la puissance ou l’attrait. Les caractĂšres des deux princes sont restĂ©s comme Ă  Versailles si diffĂ©rens l’un de l’autre ! Parlant toujours et n’écoutant jamais, le Comte d’Artois va bientĂŽt parler d’emporter les retranchemens de Valmy, l’épĂ©e Ă  la main, Ă  la tĂȘte de la noblesse. Il est familier et altier, Ă©lĂ©gant et imposant tout Ă  la fois, et possĂšde au plus haut degrĂ© cette sĂ©duction attirante qui suscite les enthousiasmes et enflamme les courages. Il est tĂ©mĂ©raire et nĂ©gligent, Ă©tourdi et imprudent ; mais Ă  Coblentz, Ă  TrĂȘves et dans tous les campemens d’émigrĂ©s, on ne jure que par lui et aucun prince n’est plus populaire ! » Aussi ces projets d’expĂ©ditions, toujours dĂ©cidĂ©s, sans cesse ajournĂ©s, entretiennent-ils Mme de Polastron dans de perpĂ©tuelles alarmes ! Mme de Balbi, elle, n’éprouve pas les mĂȘmes inquiĂ©tudes et n’a pas Ă  s’associer Ă  des projets guerriers, car le Comte de Provence est totalement dĂ©pourvu des brillantes qualitĂ©s extĂ©rieures de son frĂšre. Jamais il n’avait marchĂ© avec une grande aisance, nous dit un contemporain et, mĂȘme dans sa jeunesse, il n’avait jamais pu monter Ă  cheval sans ĂȘtre aidĂ© pour s’élever sur l’étrier. » À cette Ă©poque de sa vie, son obĂ©sitĂ© avait augmentĂ©, et il Ă©tait devenu lourd et impotent au point d’ĂȘtre dans l’impossibilitĂ© de s’associer Ă  une action belliqueuse. En revanche, son instruction solide, son esprit dĂ©liĂ© et curieux l’avaient prĂ©parĂ© de bonne heure aux finesses de la politique, et c’est par les voies savantes de la diplomatie qu’il prĂ©pare l’exĂ©cution de ses desseins. Dans les circonstances les plus critiques, sa fermetĂ©, sa force d’ñme, sa volontĂ© demeureront inĂ©branlables, et, dans les plus cruelles Ă©preuves, il saura maintenir ses droits, et sauvegarder la dignitĂ© royale en dĂ©fendant sans jamais faillir les prĂ©rogatives dont il aura, en des temps bien difficiles, conservĂ© intact le dĂ©pĂŽt. Le marquis de Contades nous a laissĂ©, dans ses Souvenirs, de piquantes apprĂ©ciations sur la favorite Mme de Balbi, dit-il, femme vraiment extraordinaire par son esprit naturel, a trop marquĂ© Ă  Coblentz, pour que je ne parle pas d’elle, et ce sera, je le jure, avec la plus grande franchise. Jamais femme, peut-ĂȘtre, n’a Ă©tĂ© plus gĂ©nĂ©ralement dĂ©testĂ©e, sans que j’aie pu dĂ©couvrir un fait justifiant cette haine universelle. Je n’allais ni dans un lieu public, ni dans une sociĂ©tĂ© particuliĂšre que je n’entendisse dire du mal d’elle, lui adresser mĂȘme les reproches les plus graves, et je n’ai jamais vu en prouver un seul. Je la dĂ©fendais toujours, car je ne regarde pas comme un tort de ne pas plaire Ă  un public malintentionnĂ©, et je voulais, d’ailleurs, mettre dans le cas de prouver les faits que l’on avançait contre elle. Ils n’étaient jamais appuyĂ©s que sur des on-dit, et des propos des Trois-Couronnes[3]. L’on ne doit, du reste, bien souvent, l’aversion ou la bienveillance gĂ©nĂ©rale qu’à quatre ou cinq personnes. Le bon ton Ă  Coblentz Ă©tait de dire du mal de Mme de Balbi, qui ne faisait point de frais pour faire changer cela. Haute et fiĂšre, sĂ»re de l’attachement de Monsieur, elle bravait l’opinion publique et souriait de voir, le soir, tout ce Coblentz malveillant Ă  ses pieds
 On trouvait que Mme de Balbi se mĂȘlait trop de la maison de Monsieur ; si elle lui a donnĂ© des conseils, ils se sont ressentis Ă  coup sĂ»r de l’énergie de son caractĂšre. PlĂ»t Ă  Dieu qu’une semblable Ă©nergie se fĂ»t communiquĂ©e Ă  tous les souverains, et qu’on eĂ»t toujours Ă©cartĂ© les conseillers trop timides ! Que de femmes Ă  Coblentz ont fait plus de mal que Mme de Balbi et cependant ont trouvĂ© grĂące devant le public, parce qu’elles le soignaient davantage ! » Et Contades continue en prĂ©cisant certains faits qui rĂ©duisent Ă  nĂ©ant bon nombre des reproches dont on l’a abreuvĂ©e. Favorite dĂ©clarĂ©e du prince, elle avait fait de son salon le rendez-vous de la plus brillante sociĂ©tĂ©, le cĂ©nacle oĂč se faisait et oĂč se dĂ©faisait l’opinion. Ecoutons le comte de Neuiliy nous faire le tableau de ces rĂ©unions quotidiennes. Intimement liĂ© avec le fils de la favorite, qui servait, comme lui, dans les gardes du corps de Monsieur, il Ă©tait devenu son insĂ©parable Balbi Ă©tait alors l’enfant gĂątĂ© de sa mĂšre, chez laquelle il nous attirait souvent et oĂč l’on trouvait chaque soir un excellent souper. Monsieur n’y manquait jamais. On y Ă©tait fort gai, je finis par y passer presque toutes mes soirĂ©es. Tous les soirs, quand la comtesse de Balbi avait fait son service auprĂšs de Madame, elle rentrait chez elle, oĂč sa sociĂ©tĂ© s’assemblait, mais d’abord, elle changeait de toilette ; on la coiffait prĂšs d’une petite table qu’on apportait d’une piĂšce voisine, on lui passait ses robes, mĂȘme sa chemise en notre prĂ©sence c’était reçu, et cela nous paraissait si naturel que nous n’y pensions mĂȘme pas. Je dois dire que, malgrĂ© mes yeux assez vifs, je n’ai jamais rien vu de plus que si elle avait eu autour d’elle dix paravens. Nous Ă©tions lĂ , Pire, Balbi et moi, petits garçons sans consĂ©quence bien que portant l’uniforme, et des hommes dĂ©jĂ . Mais Monsieur y Ă©tait aussi et n’y faisait pas plus d’attention que nous. D’ordinaire, il demeurait le des tournĂ©, assis dans un des fauteuils devant la cheminĂ©e, la main appuyĂ©e sur sa canne Ă  pommeau, dont l’ombre, lorsqu’on la projetait en silhouette, formait Je profil de Louis XVI. Il avait la manie de fourrer le bout de sa canne dans son soulier. Pendant la toilette de Mme de Balbi, qui durait Ă  peine dix minutes, la conversation suivait son train sur le mĂȘme ton familier et gai
 On parlait spectacles, musique ; nouvelles de Paris, chansons, fatras, chronique scandaleuse, Monsieur contait des anecdotes d’une maniĂšre ravissante et savait gazer ce qu’elles avaient parfois de graveleux. On jouait Ă  des jeux d’esprit, on remplissait des bouts-rimĂ©s, et Monsieur voulait que nous fissions comme lui. On faisait une lecture, et quelquefois, c’était mon tour. Monsieur me passait le livre. Parfois, il fallait faire des vers, et Son Altesse Royale daignait nous donner des leçons de prosodie. On tirait les suicts au sort
 » Mais frĂ©quemment aussi la soirĂ©e se passe Ă  de plus graves occupations ; on discute les bulletins, on commente les rapports, on apprĂ©cie les Ă©vĂ©nemens survenus. Bien souvent encore, on dresse des tables de jeu, car, nous l’avons vu, Mme de Balbi est joueuse, et elle y met une passion, une furie dont rien ne peut donner l’idĂ©e. Monsieur s’amuse beaucoup de ce qu’il appelle ses bacchanales. Lorsqu’elle perd, il lui tient tĂȘte, et rĂ©ellement, lui seul ose le faire, car elle est terrible dans ses emportemens et ses colĂšres. Mais son crĂ©dit auprĂšs du Comte de Provence lui permet de tout braver. Un petit fait, rapportĂ© par Hyde de Neuville, nous montre quel est son empire sur ce prince. C’était au moment oĂč la RĂ©volution s’en Ă©tait prise, dans sa rage de destruction, au calendrier lui-mĂȘme, et oĂč, sous sa loi inexorable, les mois, les jours et les noms eux-mĂȘmes, venaient de se transformer. Ces extravagantes innovations excitaient Ă  l’étranger le plus vif sentiment de curiositĂ© ; aussi Hyde de Neuville, arrivant Ă  Coblentz, avec l’un de ces nouveaux calendriers rĂ©publicains, obtint, dans la petite cour de Shönbornlust, le plus grand succĂšs. Mme de Balbi, toujours curieuse d’inĂ©dit, n’avait pas dissimulĂ© son extrĂȘme dĂ©sir d’en possĂ©der un exemplaire ; malheureusement, Hyde de Neuville n’avait pas la possibilitĂ© de disposer du sien, et dĂšs le lendemain, il repartait Ă  l’aube. Mais un souhait de Mme de Balbi Ă©tait un ordre pour le Comte de Provence, et le matin, Ă  son rĂ©veil, la favorite recevait le nouveau calendrier objet de son ambition. Mettant Ă  profit les derniĂšres heures de sĂ©jour de Neuville Ă  Coblentz, le prince, avec une galanterie empressĂ©e, s’était mis le soir mĂȘme Ă  la besogne et avait passĂ© la nuit tout entiĂšre Ă  copier tout entier avec une patiente minutie, de son Ă©criture droite et menue, le document dĂ©sirĂ© par sa sĂ©duisante amie. Ce tĂ©moignage de dĂ©licate galanterie est encore en la possession de la comtesse de Bardonnet, petite-fille de Hyde de Neuville, entiĂšrement Ă©crit de la main du futur Louis XVIII. Si on a attaquĂ© Ă  juste titre la moralitĂ© d’Anne de Caumont la Force, en revanche, tous ceux qui l’ont connue, sans exception, ont rendu justice Ă  ses brillantes qualitĂ©s intellectuelles. Par son entrain inlassable, elle savait rendre lĂ©ger le poids de l’exil, et dans les courts billets qu’elle tournait si joliment, on retrouve encore Ă  chaque ligne le charme et la grĂące d’un passĂ© qu’on serait, Ă  cet Ă©gard, heureux de faire revivre ! En voici un entre cent autres, Ă©crit Ă  un ami, quelques annĂ©es aprĂšs Coblentz, pendant son sĂ©jour Ă  Londres Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. VoilĂ  de la sagesse des nations ; mais ce qui est de moi ou senti par moi, c’est la tristesse profonde d’aller passer la journĂ©e Ă  Straumore ! Le duc de Castries et le baron de Roll viennent m’enlever Ă  deux heures, en me promettant de me ramener Ă  deux heures et demie chez Mme de Belzunce. De grĂące, n’allez pas manquer de vous y trouver. Je veux bien dĂ©ranger ma journĂ©e, mais non la perdre
 » Ni la concision, ni le trait final ne manquent Ă  ce billet empreint de cette mordante originalitĂ© qui lui est propre. En Allemagne ou en Italie, en Angleterre ou en Hollande, partout oĂč elle a passĂ©, elle a laissĂ© les mĂȘmes souvenirs. Il semble qu’on n’ait pu l’approcher sans subir son attraction invincible. ExilĂ©e par NapolĂ©on, ou disgraciĂ©e par Louis XVIII, son salon de Montauban ou de Versailles restera un centre intellectuel et brillant et jamais, mĂȘme dans sa vieillesse, elle ne vĂ©gĂ©tera oubliĂ©e. Sa fortune et sa puissance se sont Ă©vanouies, sa jeunesse et sa beautĂ© se sont envolĂ©es, mais son esprit lui est restĂ©, avec de rares qualitĂ©s de dĂ©vouement et de franchise. Aussi, en dĂ©pit de la dĂ©faveur dont elle est l’objet aux Tuileries, ses amis lui demeureront constamment fidĂšles ! Amie aussi chaude qu’ennemie dangereuse, — dira M. de Beaumont-Vassy, — elle rĂ©unissait dans son salon ce qu’il y avait de plus distinguĂ©, et c’était une grande faveur que d’y ĂȘtre admis. Elle savait pratiquer les sĂ©lections le ridicule la frappe, la prĂ©tention la choque, la mĂ©diocritĂ© l’ennuie ! » De telles antithĂšses suffisent Ă  expliquer bien des colĂšres, mais elles rĂ©vĂšlent aussi des qualitĂ©s rares et sĂ©rieuses. Aussi, malgrĂ© les graves accusations auxquelles elle a Ă©tĂ© en butte, malgrĂ© l’emportement de sa nature, malgrĂ© les Ă©garemens de sa conduite, Anne de Caumont la Force nous apparaĂźt-elle toujours triomphante dans la galanterie comme dans l’intrigue ; et Ă  Coblentz ou Ă  Versailles, sachant mener de front les plaisirs et les affaires, dans ce siĂšcle qui fut celui de la causerie par excellence, elle reste reine par la supĂ©rioritĂ© de son intelligence, par le piquant de son esprit Ă©tincelant et par sa sĂ©duction incomparable. VICOMTE DE REISET. ↑ Les Reines de l’Émigration Louise d’EsparbĂšs comtesse de Polastron, par le vicomte de Reiset, tome I, in-8, Emile Paul Ă©dit., 1907. ↑ Le deuxiĂšme tome des Reines de l’Émigration qui doit paraĂźtre dans le courant de l’annĂ©e sera consacrĂ© Ă  Mme de Balbi. ↑ Principal hĂŽtel de Coblentz oĂč se rĂ©unissaient les Ă©migrĂ©s.

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